Deux mois après le début de la nouvelle saison, Vitality — une équipe qui paraissait encore inébranlable à l’été 2024 — n’a toujours pas remporté le moindre trophée. Une série de trois éliminations consécutives en demi-finale a placé l’effectif dans une situation délicate : constant, mais à nouveau privé de finale. Désormais, au BLAST Open London 2025, le roster franco-britannique a l’opportunité de briser cette tendance — et ce sous la pression supplémentaire de jouer devant son propre public. Au centre de cette histoire se trouve William « mezii » Merriman, le rifler britannique qui, pour la première fois depuis son arrivée chez Vitality, ressent un véritable « buff » à la fois grâce au soutien de la foule et au nouveau Rating 3.0 de HLTV.
Des résultats à la qualité de jeu : ce qui inquiète Vitality

mezii admet d’emblée : l’équipe est moins frustrée par les résultats eux-mêmes que par la manière dont ils ont été perdus. Vitality reste parmi l’élite, mais a perdu la qualité qui faisait autrefois d’eux une « machine à comeback ».
Nous avons joué un CS qui n’était pas très bien connecté. Quand ça se passe mal, les joueurs tentent de faire plus de mouvements individuels pour sauver la situation. Mais nous devons revenir au jeu collectif, aux trades, aux actions en équipe. Cette saison, nous avons été un peu brouillons à cet égard, et c’est pour cela que nos sides T ont semblé si faibles , explique le Britannique.
Le diagnostic ressemble à un cas d’école de « rupture d’ADN ». Vitality réussissait lorsqu’ils s’appuyaient sur la discipline, la cohésion et une compréhension profonde des moments de pression. En 2025, cependant, ils sont devenus trop dépendants de l’improvisation individuelle.
Économie, anti-strats et facteur adversaire
mezii reconnaît également des facteurs externes. Les changements de l’économie de CS2 ont rendu le side attaque plus difficile pour tout le monde, mais ils ont surtout révélé les faiblesses de Vitality. De plus, la pause estivale a offert aux autres équipes davantage de temps pour étudier en profondeur le roster franco-britannique.
Dans certains matchs, on sent que les adversaires ont eu le temps de préparer des anti-strats contre nous. C’est normal, mais ensuite c’est à nous de trouver de nouvelles approches et de varier notre jeu. Cela a été une grande leçon pour nous , souligne-t-il.
En parallèle, la forme individuelle des rivaux est devenue un défi. mezii admet que face à The MongolZ ou Spirit, il a parfois l’impression qu’« il ne faut rater aucune balle » — tant le niveau d’exécution mécanique de ces équipes est élevé. Et si, l’an dernier, Vitality pouvait compenser leurs erreurs grâce à la puissance brute de ses individualités, désormais celles-ci sont sévèrement punies.
Le facteur domicile : pression et opportunité

Londres a une signification particulière pour mezii. Rarement un joueur a l’occasion de performer en LAN dans son propre pays, ce qui rend ce tournoi encore plus important.
L’année dernière a été une expérience incroyable. Cette fois, je veux un résultat différent — nous sommes devenus plus confiants et plus solides. Ce serait incroyable de soulever un trophée ici, remarque-t-il.
Il est également notable que plusieurs des plus grands rivaux de Vitality — Spirit, The MongolZ et Falcons — soient absents du tournoi. D’un côté, cela réduit le niveau de difficulté ; de l’autre, cela augmente la pression : tout échec dans un tel plateau de participants paraîtrait d’autant plus douloureux.
La forme personnelle de mezii : buff statistique ou véritable progrès ?
Une autre partie de l’entretien aborde les statistiques individuelles du Britannique. L’introduction du Rating 3.0, qui valorise davantage les clutches et les actions à impact, l’a soudainement placé devant flameZ dans la hiérarchie statistique de l’équipe. mezii, lui, reste serein :
C’est agréable, mais ce n’est pas quelque chose sur lequel je me concentre. Pour moi, il est plus important de me sentir confiant dans le jeu et d’apporter de l’impact à l’équipe — que ce soit par la communication ou le moral. C’est bien que les stats le reflètent maintenant, mais l’essentiel est d’être utile de toutes les manières possibles.
Ses propos mettent en lumière le fossé entre la perception médiatique (« un joueur de soutien sans gros chiffres ») et son rôle réel au sein de l’équipe.
Et maintenant ?
Vitality accède directement aux demi-finales du BLAST Open London 2025, où ils affronteront le vainqueur de MOUZ contre M80. Pour l’équipe, ce n’est pas seulement une opportunité d’atteindre la finale, mais aussi de retrouver la sensation de puissance avec laquelle elle avait entamé 2024.
mezii est clair sur l’objectif ultime : « Nous voulons à nouveau soulever un trophée. Et il n’y a pas de meilleur endroit pour le faire qu’à la maison. »
Le test décisif est devant eux : Vitality peut-il retrouver son ADN de jeu collectif, ou restera-t-il dans le rôle de demi-finaliste stable sans médailles d’or ?